Membre du comité MéLiSSA de l’Agence Spatiale Européenne, Christophe Lasseur vient sur Caux Seine agglo pour montrer combien la recherche spatiale peut être profitable à des applications terrestres.
Mars est aujourd’hui l’objet de conquête de l’Agence Spatiale Européenne. Un sacré challenge qui demande beaucoup, beaucoup d’anticipation. « Allez vers Mars, c’est 1 000 jours de voyage terrestre, soit trois années. Il nous faut légitimement penser au recyclage des matières. Un individu consomme 5 kg de ressources par jour. Et l’on ne parle que d’énergies (eau, oxygène) et d’aliments. Un équipage vers Mars comptabilise 5 à 6 personnes. Si on ramène au nombre de jours de voyage, il nous faudrait pouvoir transporter 30 tonnes de ces fondamentaux pour assurer la survie de nos astronautes. Mais c’est incompatible avec la puissance des lanceurs de la navette », explique Christophe Lasseur du comité MéLiSSA. Créé en 1989, le consortium MéLiSSA est un partenariat d’organisations indépendantes, géré par l’Agence spatiale européenne, qui réunit chercheurs, directeurs de laboratoires ou d’entreprises qui font avancer la recherche pour cette conquête de Mars. « MéLiSSA réunit quelque 350 métiers issus de 14 pays européens », précise encore Christophe Lasseur, qui est conseiller de la cheffe de projet de MéLiSSA.
Tester à grande échelle sur terre
Et pour tester la pertinence comme la durabilité de ses avancées, le comité MéLiSSA noue régulièrement des collaborations avec le monde économique et scientifique terrestre. C’est dans ce contexte qu’il travaille avec Caux Seine agglo et son agence de développement économique, Caux Seine développement, sur le terrain de l’économie circulaire.
« Quand nous déployons des solutions en matière de gestion des déchets, d’économie des énergies, nous avons besoin de les tester à grande échelle. Le monde industriel devient alors un parfait partenaire. Car les domaines de recherches sur lesquelles nous avançons constituent des sujets d’intérêts communs. Nos solutions pour le captage de CO2, la recherche d’économies en eau, par exemple, sont totalement applicables dans leur process et ensemble, nous pouvons agir pour les performer. » Christophe Lasseur ne s’en cache pas : travailler avec Caux Seine agglo constitue une véritable aubaine pour MéLiSSA. « Caux Seine agglo avec sa grande culture de la circularité est une plateforme unique en Europe. Pas une seule des villes d’Europe avec lesquelles nous avons collaboré ne dispose de cette maturité. La recherche spatiale peut ici se déployer à grande échelle, et contribuer à un meilleur environnement sur Terre grâce à des technologies, pensées, au départ, pour le spatial. » Pour une meilleure compréhension du sujet, le comité MéLiSSA et Caux Seine développement organisent trois jours de partage, les 14, 15 et 16 mai sur Caux Seine agglo avec un temps fort dédié au grand public à Terres-de-Caux, un second avec les industriels locaux. Et parce que Christophe Lasseur veut aussi sensibiliser le jeune public à la poursuite d’études vers les sciences, cinq rencontres sont organisées dans des collèges et lycées du territoire. « L’Europe pour rester pertinente dans ses recherches spatiales, doit rester à niveau. Nous avons besoin de chercheurs ! », appuie le passionné.