Julien Baurès est devenu le gardien des gestes qui ont fait le quotidien des ouvriers du textile à Bolbec. Il se forme depuis sept ans aux côtés des bénévoles de l’atelier-musée de Bolbec à la maintenance des vieilles machines comme à l’histoire du textile de la ville, pour pouvoir transmettre ce riche passé.
Figure discrète que celle de Julien Baurès à l’atelier-musée du textile à Bolbec mais une figure désormais incontournable. Le jeune homme devient en effet le gardien de tous les gestes techniques qui permettent à l’association constituée d’anciens salariés des usines de la friche Desgenétais, future Cité du Textile de demain, de garantir le fonctionnement des nombreuses machines qui ont fait le riche passé industriel de la ville. Julien ne pensait pas devenir un jour le dépositaire de ce patrimoine immatériel. Une fierté pour ce jeune Bolbécais. qui a fait ses premiers pas à l’atelier-musée en 2017.
« Les bénévoles de l’association recherchaient un technicien polyvalent de maintenance. J’ai alors été contacté par la Mission locale où j’étais inscrit au regard de ma formation. Je suis titulaire d’un bac pro en maintenance industrielle. »
Motivé par l’envie de rejoindre une structure à dimension humaine, Julien s’est rapidement intégré à l’équipe sans imaginer que cette aventure le plongerait dans un incroyable voyage dans le passé. Car le parc machines dont il assure entretien et fonctionnement, symbolise l’industrie des 19° et 20e siècle !
« La machine la plus récente, qui est un métier à tisser, date de 1997. La plus ancienne est née en 1897 », sourit le technicien.
Assurer leur maintenance et permettre leur fonctionnement presque au quotidien, relève presque du génie, aujourd’hui !
« Leurs pièces ne sont plus fabriquées, évidemment. Quand il y a une casse, je puise dans le stock que les bénévoles de l’association ont constitué au fil des ans mais il s’amenuise aussi. Et les documents techniques des machines n’existent plus. »
Julien reste positif.
« Dans la maintenance industrielle, la règle qui s’impose est savoir regarder, poser le problème et réfléchir aux solutions. Jusque-là, j’ai toujours relevé le défi. »
Se former pour transmettre
La polyvalence est de rigueur au sein de l’atelier-musée. La jeune recrue de l’association a également été formée à toute l’histoire du textile bolbécais afin de pouvoir assurer les visites guidées du musée. Quelques 3000 visiteurs franchissent les portes de la structure chaque année.
« Il faut à peu près six mois de formation pour être autonome sur l’ensemble du parcours », décrit Julien qui a bravé aussi sa timidité pour assurer cette rencontre avec le public.
Il est, après sept ans d’ancienneté le formateur-référent de la petite « brigade » de deux autres jeunes, employés par l’association grâce au soutien financier de Caux Seine agglo. Ce partenariat entre les deux structures est né de la volonté de favoriser la transmission des gestes et de l’histoire du textile, à la jeune génération, en vue de leur intégration dans le projet de la Cité du Textile de demain.
Julien ne cache pas d’ailleurs pouvoir peut-être s’y perfectionner dans le cadre d’une formation.
« J’aimerais tellement en savoir plus sur ce secteur du textile », confesse le jeune technicien qui se dit prêt aussi à apprendre à coudre pour aider l’unique bénévole dévolue à la tâche, au travail de finition des collections vendues à l’atelier !